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400 coups
19 décembre 2014

#19 féérique

nigel Stanford

  

Les Fées de Cottingley dans le Yorkshire de l'Ouest en Angleterre. La découverte de photographies dans un livre photo qu'on m'offre m'ont fasciné. tout commence comme cela : Un jour, Elsie a emprunté l'appareil photo de son père et a réussi à "capter" trois fées et un lutin dansant devant Frances, au bord d'une source. Je suis subjuguée par ces deux fillettes, ne connaissant pas le tiers de l'histoire que vous pouvez lire en résumé sous ces images et pour cause en 1975 tout n'est pas terminé.

Une sorte de magie qui enchantait mon esprit. Ayant fouinée dans tous les recoins du jardin, ce qui laissait largement le temps de déguster le sandwich à la rhubarbe de la nani pendant la pause de quatre heures, avançant à quatre pattes avec mon instamatic kodak et son flash cube dans l'autre main, sans apercevoir, au bout d'une heure à en trouer le pantalon, le jupon d'une fée mais dénichaant des ailes, des petits os, des petits trésors végétaux que j'accrochais au mur du garage et qui se trouvaient toujours chassés par les courants d'air. Enfin je suppose... 

Elsie et Frances cinq très belles images des fées de Cottingley 1916

1er photographie. Frances and the fairy ring2e photographie, Elsie avec une gnome ailes

3e photographie. Frances et le Saut de fée4e photographie, Fée Posy avec Elsie

Fées et leur bain de soleil(1920) , la cinquième et dernière photographie des Fées de Cottingley

Les Fées de Cottingley apparaissent dans une série de cinq photographies prises par Elsie Wright (1900-1988) et Frances Griffiths (1907-1986), deux jeunes cousins qui vivaient dans Cottingley , près de Bradford en Angleterre. En 1917, lorsque les deux premières photos ont été prises, Elsie était âgé de 16 ans et Frances était 9. Les images sont venus à l'attention de l'écrivain Sir Arthur Conan Doyle , qui les utilise pour illustrer un article sur les fées , il avait été chargé d'écrire pour l'édition de Noël 1920 de The Strand Magazine . Doyle, un spiritualiste , était enthousiaste au sujet des photographies, et de les interpréter comme une preuve claire et visible de psychiques phénomènes. La réaction du public était mixte; certains avaient admis les images comme authentique, mais d'autres croyaient qu'ils avaient été truquées.

Cette histoire reste fascinante pour plusieurs raisons. Le contexte après guerre ou l'on a besoin de rêve, besoin de se raccrocher à la vie ou peut-être à l'existance d'un petit peuple et la fascination de grands journalistes et scientifiques ayant perdus leur âmes d'enfant et pour d'autres la recherche de la spiritualité. Personne n'a su communiquer avec ces deux jeunes filles pour désamorcer cette petite bombe amusante. L'histoire s'emballe et se complique quand chacun démontrera à l'autre qu'il est sur la bonne voie.

Les critiques et les articles parus dans la presse suite au parution de Sir Conan Doyle en 1920 sont violentes. Il est vrai que les sceptiques à l'égard des clichés notent que "les fées ressemblent étonnamment aux personnages traditionnels des contes de nourrice", mais aussi qu'elles arborent des "coiffures à la mode", et que les photographies sont particulièrement nettes, comme si des améliorations avaient été effectuées par un expert. Les experts photographiques concluent qu'ils pourraient produire le même type d'image en studio avec des découpages en carton, et une explication donnée pour la première photo est que Frances est debout derrière une table recouverte de verdure et de mousse, sur laquelle sont posées des fées en carton. Conan Doyle et Edward Gardner prennent soin de répondre aux sceptiques, mais ignorent les questions qui leur sont posées sur la vitesse d'obturation, la définition des photos ou encore les coiffures et les vêtements des fées, arguant entre autres que deux jeunes filles issues d'un milieu ouvrier sont incapables de supercherie.

Dans le Yorkshire Weekly Post, Conan Doyle déclare que "si l'on considère que ce sont les premières photos que ces enfants ont faites de toute leur vie, il est inconcevable qu'elles aient été capables d'artifices techniques susceptibles de tromper des experts". D'après les enquêteurs et les zététiciens (l'étude rationnelle des phénomènes présentés comme paranormaux), ce qui leur importe est la propagation de la doctrine théosophique (fait référence à un système philosophique ésotérique à travers lequel l'être humain tente de connaître "le Divin" et les mystères de la Vérité) et de la doctrine spiritualiste, grâce aux clichés qui leur apparaissent comme une preuve claire de l'existence du petit peuple.

Ces deux jeunes filles sont harcelées. En 1921 elles partent vivre à l'étranger. Elles ont grandi, ont fondé des familles, sont revenues en Angletterre mais ce n'est qu'après la mort de Edward L. Gardner et Conan Doyle qu'elles parleront alors agés de 76 et 83 ans des ces photographies.

De 1982 à 1986 Geoffrey Crawley, du British Journal of Photography, mena l'enquête. En février 1983, Elsie Wright, alors âgée de 83 ans, prend connaissance de l'article de Geoffrey Crawley, (rédacteur en chef du British Journal of Photography). La petite fille aux fées vivait encore, elle avait à présent plus de 80 ans. Elle lui écrivait ceci :

"...(Vous avez) fait preuve d'une bien grande compréhension pour les beaux draps dans lesquels nous nous sommes mises, Frances et moi, ce jour bien lointain de 1916, lorsque notre petite plaisanterie est tombée à plat et que personne n'a voulu croire que nous avions pris des photos de vraies fées.

"Rendez-vous compte que si seulement on nous avait crues, notre farce aurait pris fin tout de suite et nous aurions tout raconté; j'avais quinze ans et Frances huit.

"Mais on s'est moqué de nous au contraire et tout le monde nous a demandé en riant comment nous nous y étions prises, et, toutes les deux, nous nous sentions très bêtes et nous avons laissé tomber, jusqu'au jour où, quelques années plus tard, Conan Doyle s'en est mêlé.

"Mon père m'a dit que je devais raconter immédiatement comment j'avais fait ces photos, alors, comme la plaisanterie était mon fait, j'ai pris Frances à part pour en discuter sérieusement. Mais elle m'a suppliée de ne rien raconter, parce que depuis l'article dans leStrand Magazine , on la taquinait à l'école (NDA : le nom des protagonistes s'était bien sûr éventé assez vite). J'avais aussi de la peine pour Conan Doyle. Nous avions lu dans les journaux qu'on lui adressait des commentaires désagréables à cause de l'intérêt qu'il portait au spiritisme, et maintenant on se moquait de lui parce qu'il croyait à nos fées.(...) Il venait de perdre son fils à la guerre (NDA : blessé gravement durant la bataille de la Somme, celui-ci était mort de la grippe espagnole, ainsi d'ailleurs que le frère cadet de Conan Doyle) et le pauvre homme essayait certainement de se consoler comme il le pouvait avec des choses qui ne sont pas de ce monde.

 

"Alors j'ai dit à Frances : "Bon, nous ne dirons rien puisque Conan Doyle et M. Gardner sont les deux seules personnes autour de nous qui ont cru à nos photos de fées et comme ils ont au moins trente-cinq ans de plus que nous, nous attendrons qu'ils meurent de vieillesse et, après, nous dirons tout (...)"."

 

Les deux petites filles ont créé un canular innocent. Les adultes se sont emparés de l'affaire, tandis que les enfants n'ont eu aucun contrôle sur les événements, conclut James Randi grand illusionniste, investigateur de génie.

En 2009, la première édition des mémoires de Frances est publiée sous le titre Reflections on the Cottingley Fairies. Le livre contient la correspondance, parfois "amère", entre Elsie et Frances. Il révèle un conflit entre les deux filles à propos de la révélation du canular (le secret a déchiré la famille) et à quel point elles ont souffert de la mise en lumière de l'affaire, notamment Frances qui était entourée de gens voulant lui parler et la toucher, et qui l'ont traitée, dit-elle, "comme une bête de foire".

Livre d'Arthur Conan Doyle sous "le titre Les fées sont parmi nous -une enquête inédite" (1997) chez J-C Lattès. Introuvable

"The comming of the fairies "Arthur Conan Doyle 1922

 

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Commentaires
M
Je me souviens de cette histoire, le résultat était adorable!
4
merci
L
ahhh, je découvre et vais relire..je découvre tes oeuvres magnifiques, wouahhh .
M
Je connais cette histoire, mais tout ça au fond n'a pas d'importance, qu'on les peigne, qu'on les photographie qu'on les dessine ou qu'on passe sa vie sans jamais en voir la queue d'une, Elsie et Frances avaient raison : les fées existent. Il n'y a qu'à demander au grand Tolkien.
L
merci de m'avoir fait découvrir ce Nigel Stanford, c'est fascinant,...<br /> <br /> très bonnes fêtes de fin d'année à toi et à tes proches.<br /> <br /> Bisou
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